Page 101 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





       que  le  cours  est terminé.   J'entendrai   le  signal  et
       partirai  à temps,
         Driss accepta, sans se douter que c'était lui-même
       qui  faisait  les frais de  l'affaire, car sa maison  à  lui
       était  aussi mitoyenne de      la  mosquée,   et Taïeb   le
       cocufiait en sécurité grâce à sa complicité même.        Il
       s'empressait de    quitter  la femme    et  la, maison  de
       Driss quand    il  entendait  celui-ci  dire  tr^-s  fort  au
       revoir  à  l'uléma.
         Le professeur    finit par s'étonner   d'entendre   cha-
       que jour son élève élever la voix et user des mêmes
       mots à la fin de la leçon, et devina qu'il y avait là une
       ruse.
          Il  finit un jour   brusquement     son   cours,  saisit
       Driss par   sa djellaba en tordant autour de son cou
       l'étoffe pour qu'il ne pût résister, et Je traîna de force
       a  sa demeure.   Arrivé chez   lui. l'uléma ouvrit brus-
       quement    la  porte de  la chambre    oii  se trouvait  sa
       femme qu'il soupçonnait et fut rassuré en la voyant
       occupée paisiblement    à  sa broderie.
         Quant à Driss,    il courut chez    lui en hâte   et put
       constater qu'il avait   fait entrer lui-même    le déshon-
       neur dans sa maison.


                                  :>-€



          La femme     de Joha    entendit  quelqu'un    dire un
       jour que, remplir     le devoir conjugal,   c'est se bâtir
       une bqôuba (pavillon) en paradis.
         Sitôt  rentrée chez   elle,  le  soir venu,  elle s'appro-
       che de son mari     et  lui dit  :
         —    Viens,   que nous    bâtissions   un  pavillon   en
       paradis.
         Et après un moment       :

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