Page 106 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES





      tionné  et délicat. Au   lieu de laisser sa victime dans
      rembarras et pour lui éviter la peine de rentrer pieds
      nus,  il se rendit à  la maison de celui qu'il avait volé
      et demanda de     sa part qu'on    lui portât des babou-
      ches,   car,  dit-il,  un voleur   lui  avait  dérobé  les
      siennes.




         Une vieille femme chleali (berbère de l'Atlas), qui
      donnait   l'hospitalité  à  trois jeunes voyageurs d'une
      autre  lril)u,  se  laissa  aller  à boire du vin avec eux.
         A  la première coupe,   elle devint ba\arde  ; à  la se-
      conde sa figure rougit   ; à  la troisième ses vieux sens
      furent chatouillés de lointains souvenirs,    et elle leur
      demanda    :
         — Les femmes de chez vo»s boivent-elles de cette
      liqueur ?
         — Parfois, dirent-ils.
        — Alors,    vous pouvez    être  sûrs que personne de
      vous ne peut savoir au juste qui est son père.




         Aljclelkader mangeail   avec  sa  vieille mère   et un
      cousin.  Il disait combien  il aimait celle qui  lui avait
      donné le jour et combien     il lui était reconnaissant de
      l'avoir porté neuf mois dans son ventre.
         —  i?i  tu veux t'acquitter enverg  elle, marie-la.  dit
      le cousin.
         — Te moques-tu de moi ? Que le Chitaii (Salan)       le
      noircisse  la  figure,  insolent  fils d'insolent  !
         Mais la mère le tapa légèrement à l'épaule ix)ur le
      calmer   et  «lit doucement  :
         — Pourtpioi   t« mettre en <(»lèic (ju.md on     te  dit
      quelque chose de raisonnable ?
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