Page 102 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Tu viens de construire un pavillon pour toi,
mais il faut maintenant en bâtir un pour moi.
— • Cela suffit, réplique Joha. Au paradis, les époux
comme ici-bas habitent la même maison.
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Majoub dîne avec un cliuélicn qui lui offre du
porc.
Le musulman refuse, indigné, en disant que sa loi
interdit formellement de manger du cochon.
Le chrétien lui verse alors un verre de vin.
Majoub le boit et tend la coupe pour en demander
encore.
— Ta loi ne défend-elle point aussi \% vin ?
— • Sans doute ; mais il y a tant d'espèces de vian-
des meilleures que celle du co€iion qu'il n'y a au-
cune raison de désobéir 'pour manger de celle-ci.
Tandis que le vin réjouit le gosier et le cœur. Si
l'on commet un péché, il faut que ce soit au moins
avec plaisir.
Joha acheta un be»u m«rceau de viande qu'il
porta à sa femme pour le fatre cuire. La femme le
mangea avec son amant et Joha, à son retour, n'eut
pour tout déjeuner qu'un concombre. Sa femme lui
assura qu'il n'avait pas apporté autre chose.
Le lendemain, Joha surprit son épouse dans les
bras du galant. Il se jeta sur celui-ci et l'enferma
dans un coffre, puis partit chercher ses beaux-parents
pour confondre devant eux l'infidèle.
Mais celle-ci trouva le moyen d'ouvrir le coffre
et remplaça par un ânon l'amant qui prit la fuite.
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