Page 96 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 96
HISTOIRES ARABES
>-C
Joha fut un jour chargé de conduire aiï bain les
enfants du village.
Les enfants avaient caclié chacun un œuf de pi-
geon entre leurs fesses. Arrivés au liord de l'oued,
ils se déshabillèrent et déclarèrent :
— Nous allons j^ondre des œufs. Celui qui n'en
sera pas capable paiera des gâteaux après le bain.
Et ils se mirent à caqueter, accroupis, et à remuer
leurs fesses comme s'ils pondaient, puis montrèrent
triomphalement chacun un oeuf sous lui par terre.
'
Alors Joha, que ce spectacle ne laissait pas impas-
sible, se mit à agiter les bras comme des ailes, à
pousser des cocoricos sonores et à foncer, zeb en
avant, sur les jeunes garçons.
— Que fais-tu, Joha ? crièrent-ils. Qu'est-ce qui te
prend ?
— Parmi tant de poules, dit-il, il faut bien qu'il
y ait un coq.
3-^C
Ayant vu un passant faire ainsi, Joha frotta un
jour les oreilles de son âne avec un peu d'ammo-
niac.
Le baudet se mit à marcher si vite que Joha ne
pouvait le suivre. Alors il eut l'idée de se frotter
lui-même le derrière avec ce qui lui restait d'ammo-
niac.
Il ressentit une telle cuisson qu'il arriva chez lui
avant l'âne et, une fois entré, se mit à tourner en rond
dans la chambre devant sa femme ahurie.
— Si tu veux, lui dit-il, m'attrapper, tu n'as qu'à
te mettre un peu d'ammoniac dans le c...
_ 101 —