Page 93 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Ayant faim, le zarzaï accepta, prit le panier et
suivit l'avare.
Chemin faisant, celui-ci lui débitait les maximes.
La première était : « Si l'on te dit qu'il vaut mieux
peiner que se reposer, ne le crois pas. »
La seconde était : « Si Ion te dit qu'il vaut mieux
souffrir de la faim que bien manger, ne le crois pas. »
Quant à la troisième, l'avare la dit au portefaix
comme il était arrivé au terme de sa course, devant
sa maison. C'était : « Si l'on te dit qu'il y a un
zarzaï plus béte que toi, ne le crois pas. »
Alors, le zarzaï impatienté laissa tomber le panier
en s'écriant :
— Si l'on te dit qu'il reste une seule bouteille
'
intacte dans ce panier, ne le crois pas.
Le djibli Amar se rend au marché sur un âne suivi
de deux garçons. Mais au lieu de monter normale-
ment, il s'assoit à l'envers, la tète tournée vers la
queue de l'âne et vers les deux garçons qui le suivent.
— Pourquoi montes-tu à rebours ? disent-ils.
— Il faut fuir la tentation. Si je m'étais assis sur
l'âne à l'ordinaire, je vous aurais tourné le dos. Si
je vous avais fait marcher devant, j'aurais vu votre
derrière. Il en est mieux ainsi.
><-C
Le djibli Hammadi arrive à Fçs et voit de g.ros-
ses conduites d'eau, car cette ville a des canalisa-
tions et des égouts très bien faits depui? le xiii® siè-
cle.
— Qu'est-ce gue cela ? demande-t-il a un Faéi.
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