Page 88 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 88
HISTOIRES ARABES
n'ayant rien sur moi, car le désir ne me permettait
pas d'attendre. Je détachai la ceinture de son pan-
talon et je fis ce que je fis avec lui. Il me réclama
alors les flous (les sous). D'où la dispute.
Payant à la place de son favori, le pacha, bon prince,
tendit une pièce d'argent à Guirch, et congédia les
deux zamens réconciliés « avec la paix )).
Bahloul marche à côté de son âne. Il pose son bur-
nous sur le dos de la bête, car il fait chaud.
— Gare à toi, lui recommande-t-il, si le burnous
tombe !
Au bout de quelque temps, le manteau est tombé.
Bahloul s'en aperçoit :
— Sale bête crie-t-il à l'âne. Fils de l'autre mé-
!
créant ... Mais je t'ai prévenu. Tu m'as perdu mon
manteau, moi je vais te prendre le tien...
Et il prend sur son dos le bât de l'âne.
On raconte que Sidi Qaddour el Alami, sorte de
philosophe misanthrope et ironique, fut invité à une
noce.
Il vint vêtu comme à son habitude de vieux habits
et on lui marqua peu de considération.
Voyant cela, il sort, rentre chez lui, revêt de beaux
vêtements et revient. On lui offre une place d'honneur
et on est aux petits soins pour lui.
Mais au lieu de manger avec ses mains, il les rentre
sous les larges manches de sa djellaba et se met à
pi'endre les morceaux avec l'étoffe.
Comme on s'étonne :
— • N'est-ce point mon habit, dit-il, qui a été invité
et qu'on honore ici ?
— 93-,