Page 87 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 87
HISTOIRES ARABES
JoC
Marouf n'est pas très brave. Un homme l'a injurié
et il n'a rien trouvé à dire.
Sa femme lui fait honte de sa pusillanimité.
— Es-tu ou non un homme ?
Marouf prend une résolution :
— Je vais me venger, et lui faire un affront épou-
vantable.
Il sort, rejoint l'homme en question et lui adresse
un geste obscène cfui signifie clairement : « Va te
faire... ».
Mais il a eu soin de garder sa main cachée dans
la large manche de sa djellaba.
y^c
Des gardes amènent au pacha deux zamens (jeunes
garçons prostituas) qu'ils ont trouvés en train de se
battre.
L'on donnait à l'un le surnom de Miihqal (environ
cent sous) et l'autre portait celui de Guirch (26 cen-
times). C'est dire que leurs faveurs n'étaient pas rui-
neuses et que la vie n'était pas trop chère dans cette
ville.
— Pourquoi vous disputiez-vous ? demande le
pacha, dont l'un d'eux, Mithqal, était justement par-
fois le giton.
— Nous nous sommes rencontrés dans les champs,
explique Mithqal. Nous faisions route ensemble.
Guirch me prit d'abord la main, puis la taille. Puis
il passa sa main scus ma djellaba et caressa, sauf ton
respect, ô pacha, mon zeb qui commença à s'agiter.
Il me dit alors qu'il était prêt à tout, mais avait
besoin d'un peu d'argent. Je promis, bien que
— 92 —