Page 85 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Enfin, épuisé, le Sultan s'arrêta et comprit tout.
Furieux, il fait chercher le muezzin et lui demande
une explication.
— O Sidna, dit le muezzin, donne-moi Vaman (la
sécurité, le pardon) et je te dirai tout.
Le Sultan lui jeta le mouchoir de la sécurité. Alor?,
le muezzin -déclara :
— Voici la vérité, Seigneur. Cette nuit, je me suis
amusé avec ma femme. Elle m'a fait de la musique,
et j'ai dansé toute la nuit jusqu'aftivs l'aube sans
m'apercevoir de l'heure.
— Ah ! oui... Elles font danser, "les femmes... dit
le Sultan tout rêveur.
Une femme veuve désirait vivement son voisin.
Mais celui-ci, plein de pudeur et de retenue, n'avait
pas l'air de comprendre et ne voulait rien savoir.
îl repoussait toutes ses avances.
La femme avait une servante.
— Ouvre la porte de la rue, dit-elle un soir à celle-
ci, frappes-y des coups aussi violents que tu pourras,
pendant que moi, je pousserai des cris et appellerai :
au secours I
Ainsi firent-elles.
Entendant ce vacarme, le voisin, qui était un
homme com.plaisant et secourable, crut que des ban-
dits attaquaient la maison et sortit pour porter secours
à sa voisine.
Il trouva la porte entr'ouverte, et entra. Aussitôt,
la servante, qui guettait, ferma vivement la porte sur
lui et le laissa en^'tète à tête avec sa maîtresse.
— Tu vas enfin me donner satisfaction, dit celle-ci
à l'homme pris au piège. Prends-moi maintenant.
Prends-moi comme tu voudras, par devant, par der-
rière ou sur le côté, mets-moi sur le dos, sur le
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