Page 80 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES




                               1-C


      Trois voleurs trouvèrent un jour un riche marchand
    sur leur route,  et  le dévalisèrent.  Satisfaits du butin,
    ils voulurent faire bonne chère,     et l'un d'eux partit
    à  la  ville voisine acheter de quoi déjeuner. Pendant
    son absence,   les deux autres complotèrent de     le tuer
    afin de n'avoir pas à partager avec lui l'argent volé.
       Mais  le troisième voleur avait eu la même pensée
    et  il mit du poison dans     les  plats  qu'il rapportait.
       A son retour, ses camarades le tuèrent, ainsi qu'ils
    avaient   décidé.  Mais,  ayant mangé,     ils moururent
    empoisonnés,    et  le trésor vole demeura sans maître.





       Les  Fasis  sont  fort mous,   délicats,  raffinés,  effé-
     minés. Un Arabe de la campagne, venu à la ville chez
     l'un d'eux dont il cultivait les terres, ne put être reçu.
       — Le maître    est malade,   lui dit-on  î.  la porte.  Il
     ne peut voir personne tant    il est fatigué  ! Cette nuit,
     un grain de blé s'est trouvé sur le matelas où     il cou-
     chait.  Il n'a pu dormir.  Il est très malade.
       — Et moi, justement, dit le fermier,       je venais  le
     voir pour   faire réparer  le soc de notre charrue.    Je
     me suis couché dessus et cela l'a cassé.

                                )^C


       Un Sultan promit un jour une récompense à celui
     qui  lui  dirait un mensonge    inédit.
       — J'avais un esclave,    dit quelqu'un.  Il  s'enfuit. Je
     courus après lui et le retrouvai caché dans un melon
     où  il  s'était établi raccommodeur de babouches.
       — Je connaissais     l'histoire,  dit  le  sultan.
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