Page 82 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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On amène devant le ca-di un homme qui a été vu
en train de violer un chat. Le cas est grave, car la
loi condamne sévèrement la « bestialité ».
— Comiment t'y es-tu pris ? interroge le juge.
— Seigneur cadi, dit le coupable, j'ai tenu l'ani-
mal par les pattes. J'ai présenté ce que tu sais et j'ai
enfoncé la porte. Cela a marché si bien que je m'y
suis repris deux fois.
— O merveille ! s'écrie le cadi, poussant le cri du
cœur. Quel homme tu es 1 Moi j*ai essayé la même
chose plus de vingt fois sans jamais réussir !
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Les djebala, nous l'avons vu, sont très portés sur
l'amour qu'on api3elle grec. Presque tous, dit-on,
ont chez eux un mignon à côté de leur femme légi-
time ou de leur concubine. Ce sont encore eux qui
dressent pour les envoyer à Fès et dans les grandes
villes de jeunes danseurs, habillés à peu près comme
des enfants de chœur, qui tournoient langoureusement
au son des ghaitas (flûtes de bois) et sur le front des-
quels on colle avec de la salive des pièces d'argent.
Un djibli (singulier de djebala) avait un fils fort
beau qu'il désirait secrètement ; mais il reculait
devant le scandale d'un inceste. Il trouva un jour un
expédient.
S 'apercevant que l'enfant était grimpé dans un de
ses figuiers, il fît mine d'entrer en colère contre la
personne qui semblait voler ses figues.
— Quel est ce mécréant, fils de putain ? s'écria-
t-il. Je jure de l'en..., quel qu'il soit î
Il était lié par son serment.
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