Page 75 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
3-C
Trois tolba (étudiants) Toyageaient ensemble : deux
algériens et un marocain.
Ils demandèrent un jour l'hospitalité dans une tente.
Les deux algériens voulaient jouer un tour à leur
camarade et avaient sur eux chacun un œuf.
— Nous sommes des magiciens, dirent-ils à lliôle,
et faisons des prodiges.
— Quelles sortes de prodiges ? demanda l'hôte.
— Nous faisons des œufl.
— Ah ! si vous faites cela devant moi, je vous nour-
rirai bien.
Et il fit apporter un beau plat de couscous.
Le premier taleb s'accroupit alors, caqueta comme
une poule, puis tira de sous sa djellaba un œuf frais.
Le second fît de même. L'hôte invita alors le troisième
à montrer ses talents.
— Les poules pondent-elles sans coq ? dit le maro-
cain. C'est moi qui suis le coq.
Connaissez- vous Thistoire de la veuve qui était
vierge après trois ans de mariage ? La voici.
Un homme épousa une veuve encore jeune dont
le mari venait de mourir après avoir vécu trois ans
avec elle.
La première nuit, quand le marié entra dans le lit
de son épouse, celle-ci se refusa obstinément à lui
laisser consommer l'acte de la génération. La seconde
nuit et la troisième, il en fut de même.
— Une femme mariée trois ans doit pourtant savoir
ce que c'est, se disait le mari tout étonné de cette
invraisemblable pudeur. Je vais aller me plaindre à
ses parents.
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