Page 17 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
dit le prétendu saint. Puis laisse- toi faire, et tu verras
les saints voler dans le ciel.
Le garçon se mit en position, et le fakir commença
à enfoncer le sabre dans le fourreau jusqu'à la garde.
Comprenant alors, mais un peu tard, le stratagème,
le jeune homme se mit à crier ; mais le vieux ne le
lâcha que quand il fut satisfait. Et le garçon ne put
se venger qu'en l'injuriant et en lui tirant la barbe.
Un autre derkaoui désirait un jeune homme qu'il
commença par éblouir en lui faisant des tours de
passe-passe, pour le persuader qu'il était un saint au-
thentique et un thaumaturge capable de faire sortir
de l'huile d'un pot vide et de cueillir dans le ciel des
fruits de toute saison.
Le garçon s'attacha à lui comme disciple et lui
demanda de le sanctifler.
— On ne peut entrer dans le jardin de la sainteté,
lui dit le fakir, qu'à la condition de recevoir en soi
la (( goutte perçante » (le sperme).
Le jeune homme fit donc ce qu'il fallait pour cela.
Le lendemain, le derkaoui proclama dans une réu-
nion de sa secte, les vers suivant :
Nous sommes montés sur une très belle coupole de
marbre, et nous y avons versé une fasée de lumière.
Les gens crurent qu'il était arrivé à un très haut
degré de la vie mystique, alors qu'il voulait seulement
dire qu'il était monté sur les fesses du jeune homme.
Plusieurs jeunes gens ont organisé une partie de
plaisir avec quelques femmes de mœurs faciles.
Tous ont apporté des fleurs pour offrir chacun à sa
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