Page 241 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 241

HISTOIRES                             ARABES





                                 3-C

        Joha   acheta un    jour une douzaine d'aubergines
      »ît en apporta à sa femme.
        Celle-ci avait un amant. Surprise avec lui, elle l'en-
      ferma dans    la  cave où étaient   aussi  les aubergines.
      L'homme en mangea une.
        Joha descendit    à la cave,   trouva onze aubergines
      seulement, et un homme qui        se dissimulait dans un
      coin.
        — Qui    es- tu et que fais-tu Ik? lui dit-il.
        — Je suis,   dit l'amant déconcerté,    la dernière des
      aubergines. Un    bortilège pèse   sur moi.
        — Coquin de marchand!          s'écria Joha.
        Et prenant l'homme par        l'oreille,  il  le conduisit
      au fruitier, reprochant à celui-ci de    lui avoir vendu
     une aubergine enchantée.
        Devinant de quoi     il s'agissait  le marchand secoua
     un peu rudement l'amant et lui dit d'un ton sévère         :
        — Coquin!     Je  t'y  reprends  encore! Combien de
     fois  pourtant   ne   t'ai-je  pas  dit de  rester dans   le
     compte des navets et non dans celui des aubergines...
        Et il remit une autre aubergine à Joha satisfait.





        Un homme qui        avait  la  barbe   et  les  cheveux
     blancs demandait ses faveurs à une jeune femme.
        Celle-ci lui dit  :
        — Sache que     j'ai des cheveux blancs sur      la  tête.
        Ce qui découragea     le vieillard.
        Alors elle déclara  :
        — Je ne disais pas     vrai. Je suis jeune et j'ai    les
     cheveux noirs comme la nuit. Mais je         t'ai ainsi fait
     comprendre que je n'aimais pas chez         toi ce que tu
     n'aimes pas chez     les autres.

                               ~ 24«-.
   236   237   238   239   240   241   242   243   244   245   246