Page 245 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Par ce stratagème, il réussit dans l'obscurité, non
seulement à coucher d'abcnrd avec elle, mais à faire
profiter de l'aubaine ses 4«ux camarades.
Le lendemain, le faux derviche s'éclipsa et aucune
personne ne le revit.
Mais quelques jours plus tard, Moha, rencontrant
Yto, lui dit à brûle-pourpoint :
— Eh bien! pieuse Yto, le futur khalife est-il en
marcheP
Yto confondue ne sut quoi répondre. Ce fut bien
pis quand Amar, la rencontrant ensuite, lui demanda
lui aussi des nouvelles du petit khalife.
A son tour, Mohand s'approcha d'elle et lui dit, iro-
niquement :
— Belle Yto, pieuse Yto, future mère de la gloire
de rislamî Le petit khalife ya-t-il bientôt naître?
La pauvre fille, comprenant tout, en fît une mala-
die de honte, et quitta le village.
3--C
Le roi fait venir Xasr eddin Khodja et lui dit :
— Où est le milieu de la terre? Si tu ne me le dis
pas, tu n'es qu'un faux savant, et je te ferai couper
la tête.
Le Khodja fait venir son âne et déclare :
— Le milieu de la terre est au centre des quatre
pattes de mon àn«.
— C'est toi qui le dis, dit le roi. Prouve-le.
— Si tu ne me crois pas, mesure toi-même, répH-
que Nasr eddin, et vois si tu trouves à gauche plus
qu'à droite.
— Dis-moi maintenant combien il y a d'étoiles
dans le ciel.
— Autant que de poils sur mon âne.
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