Page 174 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Dinarzade, à l’heure ordinaire, ne
              manqua pas d’appeler la
              sultane : Ma chère sœur, dit-elle, si
              vous ne dormez pas, je vous
              prie de nous raconter quel fut le sort
              de la reine magicienne,
              comme vous me l’avez promis.
              Scheherazade tint aussitôt sa
              promesse et parla de cette sorte :

              La magicienne, ayant fait l’aspersion,
              n’eut pas plus tôt pro-
              noncé quelques paroles sur les poissons
              et sur l’étang, que la
              ville reparut à l’heure même. Les
              poissons redevinrent hommes,
              femmes ou enfants, mahométans,
              chrétiens, persans ou juifs,
              gens libres ou esclaves : chacun reprit
              sa forme naturelle. Les
              maisons et les boutiques furent bientôt
              remplies de leurs habi-
              tants, qui y trouvèrent toutes choses
              dans la même situation et
              dans le même ordre où elles étaient
              avant l’enchantement. La
              suite nombreuse du sultan, qui se
              trouva campée dans la plus
              grande place, ne fut pas peu étonnée de
              se voir en un instant au
              milieu d’une ville belle, vaste et bien
              peuplée.
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