Page 195 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Sire, dit-elle, je vais, avec votre
permission, contenter la curiosi-
té de ma sœur. En même temps elle
reprit ainsi l’histoire des
trois calenders :
Zobéide ne voulut donc point reprendre
l’argent du por-
teur : « Mais mon ami, lui dit-elle, en
consentant que vous de-
meuriez avec nous, je vous avertis que
ce n’est pas seulement à
condition que vous garderez le secret
que nous avons exigé de
vous ; nous prétendons encore que vous
observiez exactement
les règles de la bienséance et de
l’honnêteté. » Pendant qu’elle
tenait ce discours, la charmante Amine
quitta son habillement
de ville, attacha sa robe à sa ceinture
pour agir avec plus de li-
berté, et prépara la table. Elle servit
plusieurs sortes de mets, et
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mit sur un buffet des bouteilles de vin
et des tasses d’or. Après
cela, les dames se placèrent et firent
asseoir à leurs côtés le por-
teur, qui était satisfait au delà de
tout ce qu’on peut dire, de se
voir à table avec trois personnes d’une
beauté si extraordinaire.