Page 191 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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de celui à qui tu l’auras confié
pourra-t-il le contenir ? »
« - Mesdames, reprit le porteur, à
votre air seulement, j’ai
jugé d’abord que vous étiez des
personnes d’un mérite très-
rare ; et je m’aperçois que je ne me
suis pas trompé. Quoique la
fortune ne m’ait pas donné assez de
biens pour m’élever à une
profession au-dessus de la mienne, je
n’ai pas laissé de cultiver
mon esprit autant que je l’ai pu, par
la lecture des livres de
science et d’histoire ; et vous me
permettrez, s’il vous plaît, de
vous dire que j’ai lu aussi dans un
autre auteur une maxime que
j’ai toujours heureusement pratiquée :
« Nous ne cachons notre
secret, dit-il, qu’à des gens reconnus
de tout le monde pour des
indiscrets qui abuseraient de notre
confiance ; mais nous ne
faisons nulle difficulté de le
découvrir aux sages, parce que nous
sommes persuadés qu’ils sauront le
garder. » Le secret, chez
moi, est dans une aussi grande sûreté
que s’il était dans un ca-
binet dont la clef fût perdue et la
porte bien scellée. »