Page 189 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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ne voyait aucun homme dans cette
maison. Néanmoins la plu-
part des provisions qu’il avait
apportées, comme les fruits secs
et les différentes sortes de gâteaux et
de confitures, ne conve-
naient proprement qu’à des gens qui
voulaient boire et se ré-
jouir.
Zobéide crut d’abord que le porteur
s’arrêtait pour prendre
haleine ; mais voyant qu’il demeurait
trop longtemps :
« Qu’attendez-vous ? lui dit-elle ;
n’êtes-vous pas payé suffi-
samment ? Ma sœur, ajouta-t-elle, en
s’adressant à Amine,
donnez-lui encore quelque chose : qu’il
s’en aille content. -
Madame, répondit le porteur, ce n’est
pas cela qui me retient ; je
ne suis que trop payé de ma peine. Je
vois bien que j’ai commis
une incivilité en demeurant ici plus
que je ne devais ; mais
j’espère que vous aurez la bonté de la
pardonner à l’étonnement
où je suis de ne voir aucun homme avec
trois dames d’une beau-
té si peu commune. Une compagnie de
femmes sans hommes