Page 185 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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fut pas libre, et même une personne de
              distinction. Il lui aurait
              volontiers fait des questions pour
              s’éclaircir de sa qualité ; mais
              dans le temps qu’il se préparait à lui
              parler, une autre dame, qui
              vint ouvrir la porte, lui parut si
              belle, qu’il en demeura tout sur-
              pris ; ou plutôt il fut si vivement
              frappé de l’éclat de ses char-
              mes, qu’il en pensa laisser tomber son
              panier avec tout ce qui
              était dedans, tant cet objet le mit
              hors de lui-même. Il n’avait
              jamais vu de beauté qui approchât de
              celle qu’il avait devant les
              yeux.

              La dame qui avait amené le porteur
              s’aperçut du désordre
              qui se passait dans son âme et du sujet
              qui le causait. Cette dé-
              couverte la divertit, et elle prenait
              tant de plaisir à examiner la
              contenance du porteur, qu’elle ne
              songeait pas que la porte était
              ouverte : « Entrez donc, ma sœur, lui
              dit la belle portière ;
              qu’attendez-vous ? Ne voyez-vous pas
              que ce pauvre homme est
              si chargé qu’il n’en peut plus ? »
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