Page 197 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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est temps de vous retirer. » Le
              porteur, ne pouvant se résoudre
              à les quitter, répondit ; « Eh !
              mesdames, où me commandez-
              vous d’aller en l’état où je me trouve
              ? je suis hors de moi-même
              à force de vous voir et de boire ; je
              ne retrouverais jamais le
              chemin de ma maison. Donnez-moi la nuit
              pour me reconnaî-
              tre ; je la passerai où il vous plaira
              ; mais il ne me faut pas moins
              de temps pour me remettre dans le même
              état où j’étais lorsque
              je suis entré chez vous : avec cela, je
              doute encore que je n’y
              laisse la meilleure partie de moi-même.
              »

              Amine prit une seconde fois le parti du
              porteur : « Mes
              sœurs, dit-elle, il a raison ; je lui
              sais bon gré de la demande
              qu’il nous fait. Il nous a assez bien
              diverties ; si vous voulez
              m’en croire, ou plutôt si vous m’aimez
              autant que j’en suis per-
              suadée, nous le retiendrons pour passer
              la soirée avec nous. -
              Ma sœur, dit Zobéide, nous ne pouvons
              rien refuser à votre
              prière. Porteur, continua-t-elle en
              s’adressant à lui, nous vou-
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