Page 202 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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s’interrompit elle-même et se mit à
              rire de si bon cœur, que les
              deux autres dames et le porteur ne
              purent s’empêcher de rire
              aussi. « Mes bonnes sœurs reprit-elle,
              ne voulez-vous pas bien
              que nous les fassions entrer ? Il est
              impossible qu’avec des gens
              tels que je viens de vous les
              dépeindre, nous n’achevions la
              journée encore mieux que nous ne
              l’avons commencée. Ils nous
              divertiront fort et ne nous seront
              point à charge, puisqu’ils ne
              nous demandent une retraite que pour
              cette nuit seulement, et
              que leur intention est de nous quitter
              d’abord qu’il sera jour. »

              Zobéide et Amine firent difficulté
              d’accorder à Safie ce
              qu’elle demandait, et elle en savait
              bien la raison elle-même.
              Mais elle leur témoigna une si grande
              envie d’obtenir d’elles
              cette faveur, qu’elles ne purent la lui
              refuser. « Allez, lui dit Zo-
              béide, faites-les donc entrer ; mais
              n’oubliez pas de les avertir de
              ne point parler de ce qui ne les
              regardera pas, et de leur faire
              lire ce qui est écrit au-dessus de la
              porte. » À ces mots, Safie
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