Page 207 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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ques de son palais, tous trois déguisés
              en marchands. En pas-
              sant par la rue des trois dames, ce
              prince, entendant le son des
              instruments et des voix, et le bruit
              des éclats de rire, dit au vi-
              zir : « Allez, frappez à la porte de
              cette maison où l’on fait tant
              de bruit ; je veux y entrer et en
              apprendre la cause. » Le vizir eut
              beau lui représenter que c’étaient des
              femmes qui se régalaient
              ce soir-là, et que le vin apparemment
              leur avait échauffé la tête,
              et qu’il ne devait pas s’exposer à
              recevoir d’elles quelque in-
              sulte ; qu’il n’était pas encore heure
              indue, et qu’il ne fallait pas
              troubler leur divertissement. « Il
              n’importe, repartit le calife,
              frappez, je vous l’ordonne. »

              C’était donc le grand vizir Giafar qui
              avait frappé à la porte
              des dames par ordre du calife, qui ne
              voulait pas être connu.
              Safie ouvrit, et le vizir, remarquant,
              à la clarté d’une bougie
              qu’elle tenait, que c’était une dame
              d’une grande beauté, joua
              parfaitement bien son personnage. Il
              lui fit une profonde révé-
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