Page 212 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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que vous puissiez voir, pour en
              apprendre la cause, et de ne
              point parler de ce qui ne vous
              regardera pas, de crainte que vous
              n’entendiez ce qui ne vous serait pas
              agréable. - Vous serez
              obéie, madame, repartit le vizir. Nous
              ne sommes ni censeurs,
              ni curieux indiscrets : c’est bien
              assez que nous ayons attention
              à ce qui nous regarde, sans nous mêler
              de ce qui ne nous re-
              garde pas. » À ces mots chacun s’assit,
              la conversation se lia et
              l’on recommença de boire en faveur des
              nouveaux venus.

              Pendant que le vizir Giafar entretenait
              les dames, le calife
              ne pouvait cesser d’admirer leur beauté
              extraordinaire, leur
              bonne grâce, leur humeur enjouée et
              leur esprit. D’un autre cô-
              té, rien ne lui paraissait plus
              surprenant que les calenders, tous
              trois borgnes de l’œil droit. Il se
              serait volontiers informé de
              cette singularité ; mais la condition
              qu’on venait d’imposer à lui
              et à sa compagnie l’empêcha d’en
              parler. Avec cela, quand il fai-
              sait réflexion à la richesse des
              meubles, à leur arrangement bien
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