Page 216 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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plissaient toute la maison, lui donna
des coups de fouet à perte
d’haleine, et lorsqu’elle n’eut plus la
force de lui en donner da-
vantage, elle jeta le fouet par terre ;
puis, prenant la chaîne de la
main du porteur, elle leva la chienne
par les pattes, et, se met-
tant toutes deux à se regarder d’un air
triste et touchant, elles
pleurèrent l’une et l’autre. Enfin
Zobéide tira son mouchoir, es-
suya les larmes de la chienne, la
baisa, et remettant la chaîne au
porteur : « Allez, lui dit-elle,
ramenez-la où vous l’avez prise, et
amenez-moi l’autre. »
Le porteur ramena la chienne fouettée
au cabinet, et en re-
venant il prit l’autre des mains
d’Amine et l’alla présenter à Zo-
béide, qui l’attendait. « Tenez-la
comme la première, » lui dit-
elle ; puis ayant repris le fouet, elle
la maltraita de la même ma-
nière. Elle pleura ensuite avec elle,
essuya ses pleurs, la baisa et
la remit au porteur, à qui l’agréable
Amine épargna la peine de
la remettre au cabinet, car elle s’en
chargea elle-même.