Page 219 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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sur le siège au milieu de la salle, dit
à sa sœur Amine : « Ma
chère sœur, levez-vous, je vous en
conjure ; vous comprenez
bien ce que je veux dire. » Amine se
leva et alla dans un autre
cabinet que celui d’où les deux
chiennes avaient été amenées.
Elle en revint tenant un étui garni de
satin jaune, relevé d’une
riche broderie d’or et de soie verte.
Elle s’approcha de Safie et
ouvrit l’étui, d’où elle tira un luth,
qu’elle lui présenta. Elle le
prit, et après avoir mis quelque temps
à l’accorder, elle com-
mença de le toucher, et, l’accompagnant
de sa voix, elle chanta
une chanson sur les tourments de
l’absence, avec tant
d’agrément, que le calife et tous les
autres en furent charmés.
Lorsqu’elle eut achevé, comme elle
avait chanté avec beaucoup
de passion et d’action en même temps :
« Tenez, ma sœur, dit-
elle à l’agréable Amine, je n’en puis
plus et la voix me manque ;
obligez la compagnie en jouant et en
chantant à ma place. -
Très-volontiers, » répondit Amine en
s’approchant de Safie, qui