Page 224 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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tion ces dames ont bien voulu nous
recevoir chez elles : nous
l’avons acceptée. Que dirait-on de nous
si nous y contreve-
nions ? Nous serions encore plus
blâmables s’il nous arrivait
quelque malheur. Il n’y a pas
d’apparence qu’elles aient exigé de
nous cette promesse sans être en état
de nous faire repentir si
nous ne la tenons pas. »
En cet endroit, le vizir tira le calife
à part, et lui parlant tout
bas : « Seigneur, poursuivit-il, la
nuit ne durera pas encore
longtemps ; que votre majesté se donne
un peu de patience. Je
viendrai prendre ces dames demain
matin, je les amènerai de-
vant votre trône, et vous apprendrez
d’elles tout ce que vous
voulez savoir. » Quoique ce conseil fût
très-judicieux, le calife le
rejeta, imposa silence au vizir, en lui
disant qu’il prétendait
avoir à l’heure même l’éclaircissement
qu’il désirait.
Il ne s’agissait plus que de savoir qui
porterait la parole. Le
calife tâcha d’engager les calenders à
parler les premiers ; mais