Page 211 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Dinarzade, aussi curieuse que le sultan
              d’apprendre ce que
              produirait l’arrivée du calife chez les
              trois dames, n’oublia pas
              de réveiller la sultane de fort bonne
              heure. Si vous ne dormez
              pas, ma sœur, lui dit-elle, je vous
              supplie de reprendre l’histoire
              des calenders. Scheherazade aussitôt la
              poursuivit de cette sorte
              avec la permission du sultan.

              Le calife, son grand vizir et le chef
              de ses eunuques, ayant
              été introduits par la belle Safie,
              saluèrent les dames et les calen-
              ders avec beaucoup de civilité. Les
              dames les reçurent de même,
              les croyant marchands, et Zobéide,
              comme la principale, leur dit
              d’un air grave et sérieux qui lui
              convenait : « Vous êtes les bien-
              venus ; mais, avant toutes choses, ne
              trouvez pas mauvais que
              nous vous demandions une grâce. - Hé !
              quelle grâce, ma-
              dame ? répondit le vizir ; peut-on
              refuser quelque chose à de si
              belles dames ? - C’est, reprit Zobéide,
              de n’avoir que des yeux
              et point de langue ; de ne nous pas
              faire des questions sur quoi
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