Page 206 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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lender reçut de sa main l’instrument
qu’il voulut choisir, et ils
commencèrent tous trois à jouer un air.
Les dames, qui savaient
des paroles sur cet air, qui était des
plus gais, l’accompagnèrent
de leurs voix ; mais elles
s’interrompaient de temps en temps
par de grands éclats de rire que leur
faisaient faire les paroles.
Au plus fort de ce divertissement et
lorsque la compagnie
était le plus en joie, on frappa à la
porte. Safie cessa de chanter
et alla voir ce que c’était. Mais,
sire, dit en cet endroit Schehera-
zade au sultan, il est bon que votre
majesté sache pourquoi l’on
frappait si tard à la porte des dames,
et en voici la raison. Le
calife Haroun Alraschid avait coutume
de marcher très souvent la nuit
incognito, pour savoir par lui-même si
tout était
tranquille dans la ville et s’il ne s’y
commettait pas de désordres.
Cette nuit-là, le calife était sorti de
bonne heure, accompa-
gné de Giafar son grand vizir, et de
Mesrour, chef des eunu-