Page 209 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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uns de la compagnie ont été arrêtés :
pour nous, nous avons été
assez heureux pour nous sauver par-
dessus une muraille. Mais,
ajouta le vizir, comme nous sommes
étrangers, et avec cela un
peu pris de vin, nous craignons de
rencontrer une autre es-
couade du guet, ou la même, avant que
d’arriver à notre khan,
qui est éloigné d’ici. Nous arriverions
même inutilement, car la
porte est fermée, et ne sera ouverte
que demain matin, quelque
chose qu’il puisse arriver. C’est
pourquoi, madame, ayant ouï en
passant des instruments et des voix,
nous avons jugé que l’on
n’était pas encore retiré chez vous, et
nous avons pris la liberté
de frapper pour vous supplier de nous
donner retraite jusqu’au
jour. Si nous vous paraissons dignes de
prendre part à votre di-
vertissement, nous tâcherons d’y
contribuer en ce que nous
pourrons, pour réparer l’interruption
que nous y avons causée.
Sinon, faites-nous seulement la grâce
de souffrir que nous pas-
sions la nuit à couvert sous votre
vestibule. »