Page 198 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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lons bien encore vous faire cette grâce
              ; mais nous y mettons
              une nouvelle condition. Quoi que nous
              puissions faire en votre
              présence, par rapport à nous ou à autre
              chose, gardez-vous bien
              d’ouvrir seulement la bouche pour nous
              en demander la raison :
              car en nous faisant des questions sur
              des choses qui ne vous
              regardent nullement, vous pourriez
              entendre ce qui ne vous
              plairait pas : prenez-y garde, et ne
              vous avisez pas d’être trop
              curieux en voulant trop approfondir les
              motifs de nos actions.

              « - Madame, repartit le porteur, je
              vous promets
              d’observer cette condition avec tant
              d’exactitude que vous
              n’aurez pas lieu de me reprocher d’y
              avoir contrevenu, et encore
              moins de punir mon indiscrétion : ma
              langue, en cette occasion,
              sera immobile, et mes yeux seront comme
              un miroir qui ne
              conserve rien des objets qu’il a reçus.
              - Pour vous faire voir,
              reprit Zobéide d’un air très-sérieux,
              que ce que nous vous de-
              mandons n’est pas nouvellement établi
              parmi nous, levez-vous
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