Page 298 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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rent sur le tillac. Ils me regardaient
              tous avec une grande admi-
              ration. Cependant j’arrivai à bord, et,
              me prenant à un cordage,
              je grimpai jusque sur le tillac ; mais
              comme je ne pouvais parler,
              je me trouvai dans un terrible
              embarras. En effet, le danger que
              je courus alors ne fut pas moins grand
              que celui d’avoir été à la
              discrétion du génie.

              « Les marchands, superstitieux et
              scrupuleux, crurent que
              je porterais malheur à leur navigation
              si l’on me recevait. C’est
              pourquoi l’un dit : « Je vais
              l’assommer d’un coup de maillet ; »
              un autre : « Je veux lui passer une
              flèche au travers du corps ; »
              un autre : « Il faut le jeter à la mer.
              » Quelqu’un n’aurait pas
              manqué de faire ce qu’il disait, si, me
              rangeant du côté du capi-
              taine, je ne m’étais pas prosterné à
              ses pieds ; mais le prenant
              par son habit, dans la posture de
              suppliant, il fut tellement tou-
              ché de cette action et des larmes qu’il
              vit couler de mes yeux,
              qu’il me prit sous sa protection, en
              menaçant de faire repentir
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