Page 306 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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j’eusse pu ajouter la harangue à mes
              gestes ; mais les singes ne
              parlèrent jamais, et d’avoir été homme
              ne me donnait pas ce
              privilège.

              « Le sultan congédia ses courtisans, et
              il ne resta auprès de
              lui que le chef de ses eunuques, un
              petit esclave fort jeune, et
              moi. Il passa de la salle d’audience
              dans son appartement, où il
              se fit apporter à manger. Lorsqu’il fut
              à table, il me fit signe
              d’approcher et de manger avec lui. Pour
              lui marquer mon obéis-
              sance, je baisai la terre, je me levai
              et me mis à table. Je man-
              geai avec beaucoup de retenue et de
              modestie.

              « Avant que l’on desservît, j’aperçus
              une écritoire ; je fis si-
              gne qu’on me l’apportât, et quand je
              l’eus, j’écrivis sur une
              grosse pêche des vers de ma façon, qui
              marquaient ma recon-
              naissance au sultan, et la lecture
              qu’il en fit, après que je lui eus
              présenté la pêche, augmenta son
              étonnement. La table levée, on
              lui apporta d’une boisson particulière
              dont il me fit présenter un
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