Page 421 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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tions. » Mes sœurs changèrent de
couleur à ce discours, et je
remarquai depuis ce temps-là qu’elles
n’avaient plus pour moi
les mêmes sentiments qu’auparavant.
« Nous étions dans le golfe Persique et
nous approchions de
Balsora, où, avec le bon vent que nous
avions toujours,
j’espérais que nous arriverions le
lendemain. Mais la nuit, pen-
dant que je dormais, mes sœurs prirent
leur temps et me jetè-
rent à la mer. Elles traitèrent de la
même sorte le prince, qui fut
noyé. Je me soutins quelques moments
sur l’eau, et par bon-
heur, ou plutôt par miracle, je trouvai
fond. Je m’avançai vers
une noirceur qui me paraissait terre
autant que l’obscurité me
permettait de la distinguer.
Effectivement, je gagnai une plage,
et le jour me fit connaître que j’étais
dans une petite île déserte,
située environ à vingt milles de
Balsora. J’eus bientôt fait sécher
mes habits au soleil, et en marchant je
remarquai plusieurs sor-
tes de fruits et même de l’eau douce,
ce qui me donna quelque