Page 472 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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avaient soin d’elle la venaient
présenter à son père, afin qu’il la
vît pour la dernière fois.
Comme il avait pour elle une tendresse
particulière, il pria
l’huissier de lui permettre de
s’arrêter un moment. Alors il
s’approcha de sa fille, la prit entre
ses bras et la baisa plusieurs
fois. En la baisant, il s’aperçut
qu’elle avait dans le sein quelque
chose de gros et qui avait de l’odeur.
» Ma chère petite, lui dit-il,
qu’avez-vous dans le sein ? - Mon cher
père, lui répondit-elle,
c’est une pomme sur laquelle est écrit
le nom du calife notre
seigneur et maître. Rihan, notre
esclave, me l’a vendue deux
sequins. »
Aux mots de pomme et d’esclave, le
grand vizir Giafar fit un
cri de surprise mêlée de joie, et
mettant aussitôt la main dans le
sein de sa fille, il en tira la pomme.
Il fit appeler l’esclave, qui
n’était pas loin, et lorsqu’il fut
devant lui : « Maraud, lui dit-il,
où as-tu pris cette pomme ? - Seigneur,
répondit l’esclave, je