Page 468 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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détournées, de manière que je l’ai
perdu de vue. Depuis ce
temps-là j’ai été me promener hors de
la ville en attendant que
vous revinssiez, et je vous attendais,
mon père, pour vous prier
de n’en rien dire à ma mère, de peur
que cela ne la rende plus
mal. » En achevant ces mots, il
redoubla ses larmes.
« Le discours de mon fils me jeta dans
une affliction in-
concevable. Je reconnus alors
l’énormité de mon crime, et je me
repentis, mais trop tard, d’avoir
ajouté foi aux impostures du
malheureux esclave qui, sur ce qu’il
avait appris de mon fils,
avait composé la funeste fable que
j’avais prise pour une vérité.
Mon oncle, qui est ici présent, arriva
sur ces entrefaites ; il ve-
nait voir sa fille ; mais au lieu de la
trouver vivante, il apprit par
moi-même qu’elle n’était plus, car je
ne lui déguisai rien ; et
sans attendre qu’il me condamnât, je me
déclarai moi-même le
plus criminel de tous les hommes.
Néanmoins, au lieu de
m’accabler de justes reproches, il
joignit ses pleurs aux miens, et