Page 466 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 466

collation ensemble, et en la quittant
              j’en ai pris et emporté une
              que voici. »

              « Ce discours me mit hors de moi-même.
              Je me levai de ma
              place, et après avoir fermé ma
              boutique, je courus chez moi avec
              empressement et montai à la chambre de
              ma femme. Je regar-
              dai d’abord où étaient les pommes, et
              n’en voyant que deux, je
              demandai où était la troisième. Alors,
              ma femme ayant tourné la
              tête du côté des pommes, et n’en ayant
              aperçu que deux, me
              répondit froidement : « Mon cousin, je
              ne sais ce qu’elle est de-
              venue. » À cette réponse, je ne fis pas
              difficulté de croire que ce
              que m’avait dit l’esclave ne fût
              véritable. En même temps je me
              laissai emporter à une fureur jalouse,
              et tirant un couteau qui
              était attaché à ma ceinture, je le
              plongeai dans la gorge de cette
              misérable. Ensuite je lui coupai la
              tête et mis son corps par
              quartiers ; j’en fis un paquet que je
              cachai dans un panier
              pliant ; et après avoir cousu
              l’ouverture du panier avec un fil de
   461   462   463   464   465   466   467   468   469   470   471