Page 469 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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nous pleurâmes ensemble trois jours
sans relâche ; lui, la perte
d’une fille qu’il avait toujours
tendrement aimée, et moi celle
d’une femme qui m’était chère, et dont
je m’étais privé d’une
manière si cruelle, et pour avoir trop
légèrement cru le rapport
d’un esclave menteur.
« Voilà, commandeur des croyants,
l’aveu sincère que votre
majesté a exigé de moi. Vous savez à
présent toutes les circons-
tances de mon crime, et je vous supplie
très-humblement d’en
ordonner la punition. Quelque
rigoureuse qu’elle puisse être, je
n’en murmurerai point et je la
trouverai trop légère. » Le calife
fut dans un grand étonnement.
Scheherazade en prononçant ces derniers
mots, s’aperçut
qu’il était jour, elle cessa de parler
; mais la nuit suivante, elle
reprit ainsi son discours :
Sire, dit-elle, le calife fut
extrêmement étonné de ce que le
jeune homme venait de lui raconter.
Mais ce prince équitable