Page 515 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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rent au milieu d’eux, et le firent
entrer malgré les huissiers. Ils
lui ôtèrent son flambeau, qu’ils
donnèrent au premier qui se
présenta, et après l’avoir introduit
dans la salle, ils le placèrent à
la droite du bossu, qui s’assit sur un
trône magnifiquement or-
né, près de la fille du vizir.
« On la voyait parée de tous ses atours
; mais il paraissait
sur son visage une langueur, ou plutôt
une tristesse mortelle
dont il n’était pas difficile de
deviner la cause, en voyant à côté
d’elle un mari si difforme et si peu
digne de son amour. Le trône
de ces époux si mal assortis était au
milieu d’un sofa. Les fem-
mes des émirs, des vizirs, des
officiers de la chambre du sultan,
et plusieurs autres dames de la cour et
de la ville étaient assises
de chaque côté, un peu plus bas,
chacune selon son rang, et tou-
tes habillées d’une manière si
avantageuse et si riche que c’était
un spectacle très-agréable à voir.
Elles tenaient de grandes bou-
gies allumées.