Page 516 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Lorsqu’elles virent entrer Bedreddin
              Hassan, elles jetèrent
              les yeux sur lui, et admirant sa
              taille, son air et la beauté de son
              visage, elles ne pouvaient se lasser de
              le regarder. Quand il fut
              assis, il n’y en eut pas une qui ne
              quittât sa place pour
              s’approcher de lui et le considérer de
              plus près ; et il n’y en eut
              guère qui, en se retirant pour aller
              reprendre leurs places, ne se
              sentissent agitées d’un tendre
              mouvement.

              « La différence qu’il y avait entre
              Bedreddin Hassan et le
              palefrenier bossu dont la figure
              faisait horreur, excita des mur-
              mures dans l’assemblée. « C’est à ce
              beau jeune homme,
              s’écrièrent les dames, qu’il faut
              donner notre épousée, et non
              pas à ce vilain bossu. » Elles n’en
              demeurèrent pas là : elles osè-
              rent faire des imprécations contre le
              sultan, qui, abusant de son
              pouvoir absolu, unissait la laideur
              avec la beauté. Elles chargè-
              rent aussi d’injures le bossu et lui
              firent perdre contenance, au
              grand plaisir des spectateurs, dont les
              huées interrompirent
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