Page 521 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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l’instant en un puissant buffle, et,
sous cette forme, lui cria
d’une voix qui redoubla sa peur : «
Vilain bossu. » À ces mots,
l’effrayé palefrenier se laissa tomber
sur le pavé, et, se couvrant
la tête de sa robe pour ne pas voir
cette bête effroyable, lui ré-
pondit en tremblant : « Prince
souverain des buffles, que de-
mandez-vous de moi ? - Malheur à toi,
lui repartit le génie ; tu
as la témérité d’oser te marier avec ma
maîtresse ! - Eh ! sei-
gneur, dit le bossu, je vous supplie de
me pardonner : si je suis
criminel ce n’est que par ignorance ;
je ne savais pas que cette
dame eût un buffle pour amant.
Commandez-moi ce qu’il vous
plaira, je vous jure que je suis prêt à
vous obéir. - Par la mort,
répliqua le génie, si tu sors d’ici ou
que tu ne gardes pas le si-
lence jusqu’à ce que le soleil se lève
; si tu dis le moindre mot, je
t’écraserai la tête. Alors, je te
permets de sortir de cette maison,
mais je t’ordonne de te retirer bien
vite sans regarder derrière