Page 542 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Au bout de quelques jours, dit-il, la
fille du vizir Schemseddin
Mohammed s’aperçut qu’elle était
grosse, et en effet elle accou-
cha d’un fils dans le terme de neuf
mois. On donna une nourrice
à l’enfant, avec d’autres femmes et des
esclaves pour le servir, et
son aïeul le nomma Agib.
« Lorsque le jeune Agib eut atteint
l’âge de sept ans, le vizir
Schemseddin Mohammed, au lieu de lui
faire apprendre à lire
au logis, l’envoya à l’école chez un
maître qui avait une grande
réputation, et deux esclaves avaient
soin de le conduire et de le
ramener tous les jours. Agib jouait
avec ses camarades : comme
ils étaient tous d’une condition au-
dessous de la sienne, ils
avaient beaucoup de déférence pour lui,
et en cela ils se ré-
glaient sur le maître d’école, qui lui
passait bien des choses qu’il
ne pardonnait pas à eux. La
complaisance aveugle qu’on avait
pour Agib le perdit : il devint fier,
insolent ; il voulait que ses
compagnons souffrissent tout de lui,
sans vouloir rien souffrir