Page 220 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Quand le roi saint Louis fut fait prisonnier en
Egypte, lune des principales causes de Téchec de sa
croisade fut la débauche de ses officiers et des soldats
de son armée.
Les seigneurs francs se constituaient de véritables
harems, remplis de belles esclaves, et le commun des
soldats, (( se prist aux foies femmes )), déclare Join-
ville.
Le roi, rendu à la liberté, congédia plusieurs offi-
ciers de sa maison, qui « tenaient leur bordiau )) à
un jet de pierre seulement de sa tente.
Un jour, à Césarée, il jugea le cas d'un chevalier
surpris au bordel. Le coupable eut à choisir entre
deux châtiments : ou bien quitter honteusement
l'armée en abandonnant son cheval et son armure
;
ou bien être promené en chemise, une corde liée
aux (( genetaires » (genitoires), par la ribaude, sa
complice, à travers tout le camp.
Il préféra la première solution.
Une jeune fille de Bagdad allait tous les matins
acheter aux souks de la viande de boucherie, des
glaoui (testicules) de moutons châtrés, des amandes,
du miel, des oignons, des pois chiches, des cacahuètes,
des oeufs, etc.. toutes nourritures qui passent pour
exciter le pouvoir généaique.
Elle louait alors un porte'faix, et lui faisait porter
chez elle ses emplettes. Mais, arrivée à la porte de sa
maison, elle r)riait le portefaix de se laisser bander les
yeux, lui faisait ainsi descendre les marches d'un
escalier et déposer sa charge dans un sous-sol dont
il ne sortait que toujours les yeux bandés.
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