Page 215 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES




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         Une hyène     prit un jour un      renard  et l'emporta
       dans sa gueule pour le dévorer.
         Le renard se mit aloro à injurier vivement la bête
       fauve en la couvrant de toutes sortes de mots outra-
       geants et en invoquant la justice céleste.
         — Tu es bien audacieux, vil renard, d'oser me par-
       ler  ainsi,  à moi  !  s'écria  l'hyène,  outrée  de cette
       impertinence.
         Mais, en disant ces mots,     elle desserra les dents et
       lâcha  le renard qui s'enfuit aussitôt.
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         On vola un jour à quelqu'un la porte de sa maison.
         Alors  il alla arracher celle d'une mosquée et l'em-
       porta sur son dos.
         — Que fais-lu    ?  lui cria-t-on,  stupéfait.
         — Le propriétaire de cette maison,       dit-il, connaît,
       puisqu'il  sait  tout,  le voleur de ma porte.     Moi,  je
       lui prends  la sienne à la place.





         La femme de Goha tomba un jour à l'eau.
         On partit à sa recherche. Les gens       la cherchaient
       en aval du lieu de l'accident, jugeant qu'elle avait été
       emportée par   le courant.
         Mais Goha,    lui, remonta la    rivière en amont,     et
       comme on s'étonnait     :
         — Mon épouse,      dit-il,  avait  si mauvais  caractère
      que, par esprit de contradiction, elle n'aura pas man-
       qué de remonter le    fil de l'eau.
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