Page 214 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                            ARABES




                               3-C



       Un homme avait à son mirice un esclave mâle
                                                             et
     une esclave concubine.
       L'esclave mâle    lit un jour l'amour avec      celle-ci,
     profitant de l'obscurité de Ja nuit. La jeune femme,
     ressentant une douce béatitude, j'écria dans ses trans-
     ports  :
       — Oh   î qui es- tu donc ?
       Car elle appréciait ces caresses bien davantage que
     celles ordinaires de son maître.
       — Un    afrits (un génie gigantesque),     dit  l'autre...
       Et  il s'en alla.
       Le lendemain,     elle  l'attendit  'ongtemps   dans  sa
     chambre, mais en vain. Elle sortit alors dans la cour,
     et se mit à appeler    :
       — O afrits...      airits...
       Son maître l'entendit.
       — Qui demandes-tu donc ?       dit-il.
       — Un afrits.
       Or, ce mot signifie aussi dans      la langue vulgaire,
     par extension, un homme vigoureux.
       Le maître l'entendit ainsi
                                     et,  le lendemain,  il  l'en-
     voya au marché pour être vendue.

                                >*C


        Un  haschichi?ï (mangeur de       haschich)    rêva  un
     jour qu'un scorpion le mordait au pied. A son réveiJ,
     il se fait aussitôt un pansement et sort en boitant.
        Un ami, amateur      lui  aussi de  l'herbe qui donne
     des idées bizarres,   l'ayant rencontré   et interrogé,  il
     lui dit ce qui  s'était passé.
                                                      dit l'ami,
        — Je t'avais pourtant toujours conseillé,
     de dormir avec tes babouches.
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