Page 212 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





         —Ah mon malheur        ! s'écria la femme désespérée.
               !
     Mon mari est mort     I Mon mari est mort    !
        Et comme l'autre ne disait pas ron,      elle lui reprit
     la lettre et rentra chez elle en p'eurant et hurlant.
        Quelqu'un alors    lut  la lettre qui n'annonçait que
     de bonnes nouvelles     et  le prochain retour du mari.
        Alors, furieuse,  la femme retourne à l'école et de-
     mande au professeur pourquoi         il  lui  a annoncé  la
     mort du voyageur.
       — Je ne    t'ai rien annoncé du     tout,  s'excuse cyni-
     quement l'aventurier. Tu ne m'as pas laissé lire com-
     plètement celle lettre que j'avais peine à déchiffrer,
     car le jour était bas et mes longs travaux ont affaibli
     mes yeux...


                                0->C


        Le savant iman Abou Hanifa          faisait un jour   sa
      leçon sur la prière de l'aube et la façon dont on doit
      la faire un certain temps après le lever du soleil.
        Il avait mal au pied et avait allongé sa jambe pour
      le  reposer.
        Survient un auditeur qu'il ne connaissait pas. Pen-
      sant que  c'était quelqu'un de respectable, Abou Ha-
      nifa eut la courtoisie^ malgré son mal, de replier sa
      jambe, car  il est mal élevé de tendre son pied dans la
      direction de quelqu'un.
        Et  il continua son cours. Mais alors l'inconnu l'in-
      terrompt et lui demande      :
        — Mais    si le soleil se lève avant l'aube, comment
      faut-il faire alors ?
        Fixé sur la qualité d'intelligence de l'homme, Abou
      Hanifa allongea de nouveau sa jambe sans répondre
      autr»; chose que  :
        — Alors, AboTi Hanifa allonge       la jambe.
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