Page 208 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





         Deux jours après, ne voulant, malgré tout, pas être
       responsable de    sa mort,    le bûcheron    retourna au
       puits, lança une nouvelle corde      c!  cria à  sa femme
       de remonter.
         Mais au lieu de voir son époase sortir du puits, ce
       fut un o'énie affreux qui apparut au bout de la corde.
         — Que de reconnaissance je do's t'avoir, ô homme
       excellent  ! s'écria  le génie en baisant  'la robe du bû-
       cheron. Comment pourrai- je       assez  te récompenser ?
       Je vivais tranquille dans ce puits, quand     il y a deux
       jours, une femme, je devrais dire un monstre, la plus
       méchante femme de Tunivers entier, est tombée chez
       moi. Depuis lors, la vie m'est des^enue insupportable.
       Non seulement, moi qui vivais        solitaire depuis des
       siècles,  il m'a fallu besogner sans répit cette effrontée
       mâtine, mais encore elle ne cessait de faire l'amour
       que pour m'accabler de reproches, d'injures et même
       de coups. Grâce au ciel, tu m'as sauvé    !
         Le bûcheron,     constatant   que   son   épouse    avait
       effrayé  les génies eux-mêmes, renonça à       la  tirer du
       puits  et accepta les bons offices de son obligé.
          Le génie résolut de l'enrichir   et d'en faire un roi.
       Pour cela,  il entra dans  le oorps de la   fille du roi et
       la rendii: malade. Aucun médecin n'arrivait à      la gué-
       rir. Le bûcheron     se présenta un jour    et aussitôt  le
       génie délivra la princesse dont la main fut donnée à
       son sauveur.
          Le génie, ne pouvant retournei^ à son puits, entra
       alors dans le corps de la   fille d'un autre roi que per-
       sonne, dès   lors, ne pouvait    exorciser. Ce  roi ayant
       entendu parler de la guérison merveiMeuse accomplie
       par l'ancien bûcheron,     l'envoya   chercher,   le  sup-
       pliant de sauver sa fille et lui promettant sa main.
          L'ancien bûcheron accepta, se rendit dans ce pays,
       et entra chez   la princesse.
          Alors le génie qui possédait celle-ci lui cria  :
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