Page 207 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Vous embrasser toutes les deux.
— Comment, vilain débauché ! lui répondirent-
elles, moitié riant, moitié en colère Jamais ton père
n'a pu te charger de cela. Tu te moques de nous.
— Pas du tout, répliqua-t-il. Je vais le lui faire
dire lui-même.
Et enllant la voix, il cria de loin au vieux :
— Les deux, ou une seule ? N'est-ce pas que c'est
les deux ?
— Les deux, bien entendu, petit imbécile, lui cria
le père en pensant aux babouches.
— Vous entendez ? fit alors le garnement... Vous
l'entendez de sa propre bouche I
Les femmes lui ouvrirent et il entreprit de leur
démontrer rapidement la différence de la cire molle et
de l'acier solide.
«
Un pauvre bûcheron avait une femme d'un cai^ac-
tère insupportable, jalouse, colère, méchante, avare,
qui ne cessait de lui faire des scènes et lui rendait la
vie abominable.
La calamiteuse poussait sa tyrannie jusqu'à accom-
pagner son mari à son travail, ne voulant pas le lais-
ser aller seul, même à la forêt.
Un jour, révolté et las, le bûcheron la conduisit
devant un vieux puits au millieu des bois et lui dit :
— Il y a un trésor au fond dt ce puits. Voici une
corde, tiens-la solidement, que j'aille le chercher.
— Pas du tout s'écria la vieille. C'est moi qui
!
irai.
Le mari ne demandait pas mieux. Il attacha sa
femme, la descendit au fond du puits, et alors lâcha
la corde en lui criant au revoir. Puis il s'en alla mal-
gré ses cris.
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