Page 205 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
P. 205
HISTOIRES ARABES
3^C
Comme le conquérant Tamerlan s'approchait de la
ville où habitait \asr eddin Khodja, celui-ci alla au-
devant du terrible chef mongol coiffé d'un immense
turban large comme une roue de char.
— C'est, dit-il au conquérant, mon bonnet de
nuit. Excuse-moi de me présenter en cette tenue né-
gligée. Mon bonnet de jour me suit, porté sur un
chariot traîné par quarante chevaux.
fit Tamerlan amusé.
— Qu'es-tu donc ?
— Je suis le Dieu de la terre, déclara le Khodja en
faisant diverses bouffonneries.
— Si tu es le Dieu de la terre, tu peux faire des
miracles, dit alors Tamerlan.
— Sans doute.
Or, Tamerlan était entouré de jeunes pagôs très
jolis, mais de race mongole et aux yeux bridés.
— Puisque tu fais des miracles, dit le conquérant,
débride et agrandis donc îles yeux de ces garçons.
— O Sidi, dit alors Nasr eddin Khodja, pour les
yeux du visage, cela regarde le Dieu du ciel. Mais si
tu le permets, je puis très facilement leur agrandir
d'œil qu'ils ont entre les fesses.
3-C
Un prédicateur disait un jour :
— O croyants, qui négligez vos femmes pour courir
après les fesses des jeunes garçons, sachez que si le
mari accomplit son devoir conjugal à la tombée de
Ja nuit, c'est comme s'il faisait le sacrifice d'un mou-
ton. S'il le fait le jour, son acte est aussi méritoire
que l'affranchissement d'un esclave. Et s'il le fait au
milieu de la nuit, il en sera récompensé dans l'au-
tre monde comme du sacrifice d'un chameau.
— 210 -