Page 200 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Un jour qu'il se trouvait sur le passage du roi,
notre homme se mit à crier :
— Justice ! ô roi ! justice,
— Qui t'a fait tort P lui demanda le roi.
— J'ai vu, répondit-il, que tu promets 80 dirhems
pour la sépulture de tout étranger qui meurt dans
cette ville. Or, j'ai en ce moment grand besoin de ^o
dirhems. Donne- les-moi ; et quand je mourrai, lu
n'en donneras que 4o.
Le roi accepta cette combinaison. Mais quelques
jours après, le bahloul cria sur son passage :
— Justice I ô roi ! je suis lésé !
— Qui t'a fait tort ?
— J'ai vu cette nuit en songe Sidna Aïssa (sur lui
le salut et la bénédiction !) : il m'a prédit que je
mourrai noyé dans la mer. Je n'ai donc pas besoin
de linceul ni de tombeau. Il est juste alors que lu me
donnes tout de suite les 40 dirhems.
Le roi rit beaucoup et lui fît donner de l'argent.
3-C
Une femme trompait son mari. Le père de ce der-
nier la surprit un soir avec son amant, endormis
tous deux dans yn coin du jardin. Il retira doucement
à la femme infidèle un d^ s'e's bracelets dans Tlirten-
tion de montrer le lendem'ain c^lte preuve à son
fils.
Mais la belle s'aperçut de la disparition du bracelet
et eût recours à une ruse. Renvoyant son amant, elle
alla trouA'er son mari et fît en sorte qu'ils vinss'ent tous
deux au jardin et se livraient, au même endroit, aux
plaisirs de l'amour.
Quand le lendemain le père montra le bracelet à
«205.