Page 196 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES




     sur les fesses cent coups de bâton. Puis on     le mit en
     prison pendant deux mois.
       Quand   il en  sortit,  il alla trouver son frère  et  lui
    conta sa triste histoire.
       — Mon cher,      lui  dit  le  frère aîné,  les zebs sont
    comme les hommes       ; ils ont plus ou moins de chance.
     Le mien est zohi-y (prédestiné), mais non      le tien...



       Un  cacli avait neuf  filles  et une  belle-fille, laquelle
     était belle comme la lune en son quatorzième jour.
       Un jour cette belle jeune    fille  s échappa de la mai-
     sou avec son amant,     et mangea dans un verger une
     figue d'un figuier magique.    Il lui poussa aussitôt un
     sexe mâle.
       Rentrée chez   elle,  elle commença par l'expérimen-
     ter sur  les neuf  filles du cadi qui n'y comprit rien
     quand   il  les  vit toutes enceintes,  elles qui n'appro-
    chaient d'aucun homme.
       On maria cette femme-homme         à un   caïd. La nuit
    du mariage, ce fut lui et non elle qui fut déflorée.
       Ce caïd fut un jour disgracié par le sultan qui con-
     fisqua  tous  ses biens  et  lui  prit  toutes  ses femmes.
       Notre héroïne fut remarquée entre toutes les autres
     pour sa beauté,   et  le  soir même admise dans      le  lit
    du sultan. Horreur     1 Sidna subit   le même sort que
     son  prédécesseur.   Il exigea  alors  des  explications
                                                               ;
     la femme-homme raconta comment son             amant    lui
     avait donné   à manger une      figue magique.
       Le sultan  fit venir cet homme et lui dit    :
       — Je   te  ferai mettre à mort    si tu ne m'apportes
     pas une autre figue ou un remède pour détruire ce
     que la première a fait.
        Cet homme, qui avait, lui aussi, mangé des figues,
     avait un double sexe.    Il retourna donc au figuier et
     constata qu'il ne portait pas de fruit.
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